« La fondamentalité des droits de l'Homme », nouvel ouvrage de R. K. Koudé
Les Droits de l’Homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Or on s’aperçoit bien vite que les droits de l’homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels. Comment penser alors les droits de l'homme, notamment dans leurs prétentions à l'universalité ?
mis à jour le 23 septembre 2021
UCLy
KOUDE, Roger K., La fondamentalité des Droits de l’Homme, 2020
Éditeur : Éditions des Archives contemporaines
182 pages
DOI : 10.17184/eac.9782813003331
ISBN : 9782813003331
Résumé
Les Droits de l’Homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Aussi, a-t-on longtemps soutenu que les droits de l’homme n’étaient qu’une simple constatation des vérités évidentes par elles-mêmes, antérieures à toute expérience sociale, imprescriptibles et inaliénables. Or, en remontant la généalogie et les différents courants de pensée qui ont contribué à leur émergence progressive, on s’aperçoit bien vite que les droits de l’homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques extrêmement divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels, intellectuels et métaphysiques spécifiques. En effet, la diversité des sources de légitimation et les contradictions intrinsèques à ces constructions intellectuelles montrent à l’évidence que l’indiscutabilité supposée des droits de l’homme relève davantage d’une logique idéologique que démonstrative.
Cependant, bien que la thèse selon laquelle les droits de l’homme seraient un simple dévoilement des vérités immuables demeure discutable, il ressort des différents discours qui les fondent une certaine convergence quant au statut spécifique de l’homme comme un être digne de respect. Ce statut spécifique de l’homme lui confère une dignité et une personnalité qui semblent être les principaux schèmes justificateurs de l’exigence d’inviolabilité des droits, considérés eux-mêmes comme inhérents à la nature de l’homme. Dès lors, ces « droits naturels » de l’homme sont entendus comme ceux de l’individu en tant que tel, indépendamment des contingences spatio-temporelles !
Le passage de la réflexion fondamentale à la production des normes juridiques, opposables tant à l’individu qu’à l’État, confère aux droits de l’homme des fonctions multiples qui se rapportent toutes à la question déterminante du vivre-ensemble, voire de l’être-ensemble des sociétés au niveau national et mondial. Aussi, les droits de l’homme sont-ils désormais considérés comme les fondements d’une charte éthico-juridique universelle, essentielle à la gouvernance mondiale, et comme des éléments nécessaires de structuration des relations internationales.
Au-delà des spécificités socioculturelles, des antagonismes idéologiques récurrents et des contradictions inhérentes à la multiplicité de leurs discours, comment penser les droits de l’homme du point de vue de leur fondamentalité même, notamment dans leurs prétentions à l’universalité ?
Roger K. KOUDE est Professeur (HDR) de Droit international. Il est le Titulaire de la Chaire UNESCO « Mémoire, Cultures et Interculturalité » et professeur à l’Institut des droits de l’homme de Lyon (IDHL) - Université catholique de Lyon. Il est membre intégré du pôle 6, Sciences juridiques, politiques et sociales de l'UR CONFLUENCE Sciences et Humanités
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