Le professeur Michel Cannarsa, Directeur de la Faculté de Droit, vient d’être élu Doyen du Pôle Sciences juridiques, Politiques et Sociales de l'UCLy.
Régulièrement impliqué dans des programmes de recherche européens et internationaux, il est enseignant-chercheur en Droit à l'UCLy depuis 2010. Ses domaines de recherche sont le droit comparé des obligations, le droit des nouvelles technologies, et le droit de la consommation.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
Pour des raisons autant familiales que professionnelles, mon parcours passe par la France et l’Italie. Dès 1997, pendant ma maîtrise de droit à Lyon, j’ai bénéficié d’un échange Erasmus à Turin. C’est à cette occasion que j’ai découvert l’existence d’un programme européen, coordonné par la Commission européenne, qui visait à favoriser la mobilité des jeunes chercheurs travaillant dans le domaine du droit privé européen. C’est donc tout naturellement que je suis retourné à Turin pour préparer mon doctorat. J’ai commencé ma carrière en Italie en qualité d’assistant de recherche jusqu’à ma thèse sur « La responsabilité du fait des produits défectueux : étude comparative ». J’ai ainsi obtenu en 2003 un double Doctorat en Droit Privé à l'Université Jean Moulin (Lyon 3) et l'Université de Turin.
Je suis ensuite parti travailler au Conseil Supérieur du Notariat, en tant que juriste au sein du Département des affaires européennes et internationales. En 2010 j’ai rejoint la Faculté de Droit de l’UCLy, en tant qu’enseignant, puis Directeur quatre ans après.
En juin dernier, j’ai soutenu mon Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) à CY Cergy Paris Université, Université de Cergy-Pontoise.
Pourquoi avoir choisi d’étudier et travailler dans le domaine juridique ?
En terminale je lisais quotidiennement Le Monde et d'autres journaux, et j’avais un grand intérêt pour les affaires institutionnelles, politiques et européennes. Je voulais travailler au niveau européen et j’ai donc choisi cette voie qui me semblait naturelle pour accéder à la fonction publique européenne. Les opportunités qui se sont présentées ensuite en ont décidé autrement, mais c’était bien-là l’origine de ce choix d’études.
Quelles sont les principales missions du Doyen du Pôle Sciences Juridiques Politiques et Sociales et les objectifs que vous vous fixez pour ce mandat ?
Je tiens tout d’abord à remercier Pascale Boucaud qui, après avoir été tour à tour Directrice de chacune des entités de ce pôle (la Faculté de Droit, l’ISF, l’IDHL et la Chaire UNESCO), en a été la Doyenne. Elle l’a façonné dans sa configuration actuelle, et je prends aujourd’hui la relève !
J’aurai à cœur de veiller à représenter et valoriser chaque entité du Pôle et d’être la voix de leurs réalités et de leurs aspirations.
Ce Pôle facultaire dispose d'innombrables perspectives de développement en matière de formation, initiale et professionnelle, d'internationalisation et de recherche, que je souhaite promouvoir.
Il peut être un catalyseur des énergies du Pôle Sciences juridiques, politiques et sociales de notre Unité de Recherche (UR) en favorisant les conditions de l'émulation, en encourageant et appuyant les aspirations, individuelles et collectives, dans ce domaine.
La Recherche, destinée à appuyer nos formations, est plus naturellement dirigée vers nos Masters. Ils sont déjà nombreux au sein de notre Pôle facultaire. Il est néanmoins probable qu'ils se densifient dans les années à venir, afin d'offrir aux étudiants de l’UCLy et d'autres universités, des perspectives de poursuite d'études suffisamment nombreuses et reflétant nos expertises et spécificités.
Indépendamment des questions de Droit et de leur appartenance à l’UCLy quels sont les points communs de l’ISF, la Chaire Unesco, l’IDHL et de la Faculté de Droit ?
L’UCLy s’est construite sur la base de l’autonomie et de la subsidiarité de ses unités. Le Pôle Sciences Juridiques, Politiques et Sociales est composé de plusieurs entités qui sont très liées, tout en gardant leurs personnalités respectives : la Faculté de Droit, l’Institut des Droits de l’Homme de Lyon, l’Institut des Sciences de la Famille, la Chaire UNESCO et le CIEDEL (Centre International d’Études pour le Développement Local.
Elles ont le même souci de placer l’Homme au centre de toutes les réflexions, et s’appuient sur l’éthique et l’humanisme. L’IDHL et la Chaire UNESCO organisent un grand nombre d’évènements liés à ces thématiques. L’ISF est un centre d’expertise autour du droit des personnes et de la famille. Ces identifications sont historiques et partagées de façon transversales au sein du pôle.
Chacune des unités fonctionne de manière autonome, avec ses réseaux, mais elles se rassemblent autour de thèmes fédérateurs dans le domaine de la formation initiale et continue. Elles ont ainsi concrètement des formations communes et travaillent dans la même dynamique internationale.
Ces derniers temps, la structuration de l’Unité de Recherche a permis de mieux identifier, et de façon systématique, les sujets communs. On sent qu’à l’avenir, il y aura une convergence forte autour de ces sujets communs. Ce qui permettra de développer de nouvelles formations et favoriser les synergies. J’insiste sur cet aspect stratégique important, je souhaite développer l’offre de Masters pour compléter l’existant et contribuer à la mise en place d’un cycle doctoral.
« Le Pôle Sciences Juridiques, Politiques et Sociales dispose d'innombrables perspectives de développement en matière de formation, initiale et professionnelle, d'internationalisation et de recherche, que je souhaite promouvoir. »
Michel Cannarsa, Doyen du Pôle Sciences Juridiques, Politiques et Sociales
Continuerez-vous d’enseigner au sein de la Faculté de Droit ?
Oui, j’ai gardé quelques heures de cours de Droit en lien avec les nouvelles technologies avec des L2 et L3. Mes nouvelles fonctions ne me laissent pas beaucoup de temps mais je veux plus que jamais maintenir un lien avec le quotidien des étudiants et des enseignants.
Pour finir un peu plus légèrement, et nous éclairer un peu plus sur votre personnalité… Auriez-vous un conseil de lecture pour vos futurs étudiants ?
Je lis principalement des essais. Il est essentiel, quand on se lance dans le Droit, de s’intéresser à la politique et à l’actualité. C’est une science sociale. Si cela ne vous attire pas, il est fortement déconseillé de se lancer dans de telles formations.
Si je devais conseiller malgré tout une lecture, je proposerais : « Reclaiming conversation-The power of Talk in a Digital Age » de Sherry Turckle, professeur au MIT, qui alerte sur le fait que les jeunes ne cessent de communiquer sur les réseaux sociaux et d'utiliser des outils technologiques, mais ont tendance de plus en plus à éviter les conversations en face à face. J’ai moi-même constaté qu’ils sont de plus en plus façonné, tout comme nous d'ailleurs, par l’environnement technologique parfois au détriment de leur capacité à verbaliser les choses et à avoir de vrais échanges. Ce sont pourtant des qualités indispensables pour les métiers du Droit, et à l’UCLy, nous prenons soin de leur offrir ces compétences, en plus des compétences strictement juridiques.
Avez-vous un hobby ?
J’en ai plusieurs ! J’aime beaucoup la musique en général, je joue de la guitare et depuis peu de la basse. Cependant il ne faudra pas me demander de participer à la prochaine édition des Talents de l’UCLy ! En outre, je baigne depuis mon enfance dans une culture européenne : les voyages et les langues étrangères m’ont façonné et je m’emploie à les cultiver avec constance !