Le 24 mai dernier, eut lieu la présentation officielle de la Chaire UNESCO de l'UCLy « Mémoire, Cultures et interculturalité », à l'invitation de notre Recteur Thierry Magnin . Sous la présidence de Jean Audouze, Président de la Commission française de l'UNESCO, cette cérémonie réunissait autour du Recteur et des responsables ancien (Joseph Yacoub) et nouveau (Pascale Boucaud) de la Chaire « Mémoire, Cultures et Interculturalité », les personnalités suivantes : Michel Lussault, Président de l'Université de Lyon, Jean-François Arrrue, Vice Président de la communauté urbaine de Lyon, Chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche et Georges Képénékian, Adjoint au Maire de Lyon Chargé de la culture. Leurs interventions ont loué le travail accompli par notre Chaire depuis sa création en 2007, sur la question majeure de l'interculturalité.
Cette présentation était suivie d'une conférence sur : "La question des minorités religieuses au Proche-Orient".
Fabrice BALLANCHE, Directeur du Groupe de Recherche et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (MOM), a traité des minorités religieuses au Proche-Orient. De quelles minorités s'agit-il ? A l'échelle de la région, tous les non-sunnites sont considérés comme des minorités, mais à l'échelle d'un pays, la situation peut s'inverser, comme au Liban et en Irak, où les sunnites sont minoritaires sur le plan démographique et le sont devenus aussi sur le plan politique ; en revanche en Syrie, Jordanie et Egypte, ils sont largement majoritaires et dominent le pouvoir ; la Syrie constitue une exception politique puisque le pouvoir est issu de la minorité alaouite. Les minorités chrétiennes sont partout minoritaires et minorées politiquement, leur quasi disparition semble inéluctable comme au Maghreb.
Dans cet espace, Fabrice BALLANCHE a montré que le statut des minorités religieuses a varié entre la soumission (la « dhimitude »), la marginalisation ou l'élimination, en fonction des époques et des pays, et qu' en dehors de rares exceptions dans l'histoire,il n'y a jamais eu d'égalité entre les sujets ou les citoyens. En ce début de XXIème siècle, la situation des minorités religieuses au Proche-Orient est préoccupante. Les dictatures sont malmenées mais la démocratie naissante ne profite pas aux minorités qui sont toujours les premières victimes durant les périodes de trouble. La communauté chrétienne d'Irak a été divisée par trois depuis 2003, les chrétiens de Syrie se préparent au pire en cas de chute du régime d'Assad, quant aux coptes d'Egypte, leur émigration s'est accélérée avec la chute de Moubarak.
Michel YOUNES, Maître de Conférences en Théologie et en Philosophie, Responsable du Centre d'Etudes des Cultures et des Religions(CECR), à l' UCLy, s'est montré quant à lui plus optimiste. Tout en relevant des indicateurs de mauvaise santé, tels que l'enfermement des minorités, la suspicion du partenaire ou encore le déni d'égalité citoyenne, il a plaidé pour un changement du regard, pour une prise de conscience de l'intérêt de la diversité, tant chez les chrétiens que chez les musulmans.
le 24 mai 2012